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An Beun, IKWV et Korneel Boeve, sauveteur en chef à Coxyde An Beun, IKWV et Korneel Boeve, sauveteur en chef à Coxyde

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Blog Axa.be - Est-il vrai que la mer du Nord est dangereuse ?

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| 6 min lecture

Est-il vrai que la mer du Nord est dangereuse ?

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      À l’approche de l’été, 1.400 sauveteurs se préparent pour la nouvelle saison touristique sur la côte belge. Et comme chaque année, le principal danger pour les nageurs est de sous-estimer les risques d’une baignade en Mer du Nord. “Bien souvent, en effet, les touristes qui rencontrent des problèmes en pleine mer surestiment leurs capacités.”

      Korneel Boeve, sauveteur en chef à Coxyde, constate qu’avec le temps, les baigneurs surestiment de plus en plus leurs capacités. “Auparavant, la mer avait quelque chose de magique et était bien plus respectée. Mais au fur et à mesure que la mer est devenue ‘ordinaire’ aux yeux du grand public, celui-ci en oublie les dangers. On le remarque essentiellement dans le cadre des sports nautiques, comme le kitesurf. Après avoir suivi une initiation – certifiée ou non – en vacances à l’étranger, les touristes viennent à la côte et partent en mer sans réfléchir… et se retrouvent en difficulté.”

      Pour An Beun, directrice générale de l’Intercommunale Kustreddingsdienst West-Vlaanderen (Service intercommunal de sauvetage côtier de Flandre-Occidentale), la mission des sauveteurs est claire : “Ils n’attendent pas les bras croisés qu’une situation dérape pour intervenir. Leur rôle principal est préventif. Ils prodiguent des conseils pour éviter les accidents. Sans les sauveteurs, je peux vous garantir que le nombre d’accidents graves serait bien plus important. Aujourd’hui, on voit que des personnes se baignent en mer dans des zones non surveillées ou après les heures de surveillance.”

      Bateaux gonflables

      En moyenne, les sauveteurs doivent intervenir 300 à 400 fois durant la saison estivale. Cette fourchette relativement large dépend surtout de la météo : le mauvais temps attire naturellement moins de monde à la côte, réduisant d’autant la charge de travail des sauveteurs. Durant l’été 2022, en revanche, le temps a été magnifique. Les sauveteurs ont dû intervenir à 729 reprises, dont 232 fois pour des personnes qui avaient décidé de profiter de l’eau sur un matelas ou un bateau gonflable.

      “Nous ne hissons pas le drapeau jaune sans raison !”, assure Korneel Boeve. Ce drapeau a pour objet de signaler que le vent souffle depuis l’intérieur des terres. “Pourtant, les vacanciers ne voient que le beau temps et ne tiennent pas compte de nos avertissements. Et les baigneurs qui se trouvent sur des matelas gonflables se retrouvent poussés loin des côtes.”

      Courants sous-marins

      “Les gens ont tendance à surestimer leur niveau de natation”, note Korneel Boeve. “Nager en mer n’est absolument pas comparable à une séance de natation en piscine. Il y a bien plus de courant sous l’eau que ce que l’on pourrait penser. Or, ces courants sous-marins peuvent éloigner le baigneur de plusieurs centaines de mètres de la côte sans même qu’il s’en aperçoive.”

      “Même les nageurs expérimentés ne peuvent lutter contre ces courants d’arrachement”, prévient An Beun. “Ces courants aspirent le nageur en pleine mer. Dans ce cas, il est préférable de se laisser porter par le courant et seulement ensuite de nager. Nager à contre-courant n’a pas de sens.”

      Heureusement, la majorité des interventions sont relativement anodines et les problèmes aisément résolus. “Les interventions vraiment sérieuses sont plutôt rares”, confirme An Beun. “Il s’agit généralement de personnes qui font un arrêt cardiaque ou un malaise. Les noyades sont d’ailleurs le plus souvent causées par un problème médical sous-jacent.”

      Vent dominant

      Le changement climatique entraîne-t-il l’apparition de nouveaux risques ? Korneel Boeve se veut prudente sur ce point. “Ces dernières années, nous avons constaté que la direction du vent dominant a changé : de prédominant ouest, il s’agit désormais d’un vent d’est ou d’un vent du nord. Mais il est encore trop tôt pour parler de changement fondamental.”

      À l’inverse, les mesures visant à protéger la côte contre la montée du niveau de la mer ont un impact déterminant. “La poldérisation permet d’élargir les plages, mais elle raidit la pente vers le fond de la mer”, éclaire Korneel Boeve. “Dans les communes où du sable est ajouté, nous devons faire preuve d’une vigilance accrue, car les courants sous-marins sont plus forts.”

      Phoques

      Sans oublier qu’à la Mer du Nord, les touristes partagent l’eau avec la faune locale. Les phoques, par exemple, viennent de plus en plus se reposer le long des côtes belges. “Nous observons également qu’ils sont nettement moins craintifs qu’auparavant”, confie An Beun. “Le phoque gris est un animal particulièrement curieux. J’adore les phoques, mais les touristes ne doivent pas perdre de vue qu’il s’agit de prédateurs.”

      Pour nos deux interlocuteurs, la conclusion va de soi. “Écoutez les sauveteurs, et ne surestimez pas vos capacités”, souligne An Beun. “Les sauveteurs sont là pour votre sécurité”, acquiesce Korneel Boeve. “Idéalement, les amateurs de sports nautiques devraient d’abord se renseigner sur les conditions en mer et les prévisions météo auprès des sauveteurs avant de se lancer. Bref, retenez surtout que la mer n’est pas une piscine.”


      “Même les nageurs expérimentés ne peuvent lutter contre les courants d’arrachement qui vous aspirent en pleine mer.”
      An Beun, directrice de l’Intercommunale Kustreddingsdienst West-Vlaanderen
      “Nous ne hissons pas le drapeau jaune sans raison ! Les matelas gonflables peuvent réellement être poussés par le vent loin des côtes.”
      Korneel Boeve, sauveteur en chef à Coxyde

      Partenaire depuis 25 ans

      AXA Assurances est fière d’être le partenaire des sauveteurs du littoral belge depuis près de 25 ans. “Venir en aide aux gens et éviter le pire, c’est notre rôle d’assureur au quotidien”, pointe Dina Iosifidis, Sustainability Manager chez AXA Belgium. “C’est aussi celui des sauveteurs au littoral. Ce sont de véritables ambassadeurs en matière de prévention des risques. Grâce à leur excellent travail, ils sauvent des vies.”

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