Lorsqu’on réfléchit au lien entre le climat et l’eau, on pense surtout aux inondations et à la sécheresse. Autrement dit, à la “quantité”. Or, le climat et les phénomènes météorologiques qui en découlent peuvent avoir une incidence considérable sur la qualité de notre eau. Nous l’avons vécu dans notre pays avec la tristement célèbre “bombe d’eau” survenue en Wallonie en 2021. “Dans des cas d’inondations d’une telle ampleur, l’eau emporte tout sur son passage, y compris les substances nocives”, explique Thomas de Groote de River Cleanup, une organisation qui s’efforce de nettoyer les rivières et de les débarrasser des déchets plastiques.
La chaire AXA “Water Quality and Global Change”
Tout doit néanmoins être remis en perspective, souligne Ann van Griensven, professeure d’hydrologie et d’ingénierie hydraulique à la Vrije Universiteit Brussel (VUB) et directrice de la chaire AXA “Water Quality and Global Change”. “Ce sont les facteurs socioéconomiques – autrement dit, l’être humain – qui ont l’impact le plus important sur la qualité de l’eau”, indique-t-elle. “Les régions développent des activités économiques qui leur permettent de s’enrichir, mais ces activités génèrent souvent une pollution de l’eau. Des mesures sont alors prises pour lutter contre cette pollution, notamment en traitant l’eau. L’évolution est toujours cyclique. La qualité de l’eau en Afrique est en train de se dégrader sous l’effet de l’activité économique. L’Asie, quant à elle, se tourne résolument vers la recherche de solutions à ces problèmes.”
De ce point de vue, l’effet du changement climatique doit être considéré essentiellement comme un facteur de stress supplémentaire pour la qualité de notre eau, estiment Ann van Griensven et Thomas de Groote. Mais il s’agit d’un facteur de stress très important. “Beaucoup de gens ne font pas le lien entre le climat et la qualité de l’eau”, déclare Thomas de Groote. “Il est pourtant possible de sensibiliser davantage à cette problématique… C’est même une nécessité !”
Le fondateur de River Cleanup illustre son propos en rappelant la “bombe d’eau” qui, en 2021, a transformé la Vesdre en raz-de-marée dévastateur. “La qualité de l’eau de la Vesdre, autrefois fortement polluée par l’industrie linière, a été catapultée 30 ans en arrière. Cette situation s’explique par une combinaison de facteurs : la destruction de tous les systèmes de purification de l’eau, le charriage de plastiques, de métaux et d’hydrocarbures, et la colonisation par des espèces végétales invasives détruisant la végétation naturelle.”
Ann van Griensven cite un exemple à l’autre extrême : la sécheresse, “qui entraîne la salinisation des fleuves soumis aux marées, comme l’Escaut. La baisse du débit du fleuve sous l’effet de la sécheresse entraîne en effet une remontée de l’eau de mer salée nettement plus loin à l’intérieur des terres à marée haute, ce qui affecte notre approvisionnement en eau potable. L’eau salée ne se prête pas à la transformation en eau de consommation – ce qui pourrait devenir problématique dans le canal Albert, notamment.”
Il existe des solutions, néanmoins. Et ces solutions, nous devons les trouver dans la nature. “En créant des zones naturelles suffisamment vastes pour servir de réserves d’eau, on constitue d’immenses zones de stockage d’eau de haute qualité”, avance Ann van Griensven. “Le port d’Anvers a déjà eu la possibilité de recourir à l’eau du parc naturel De Biesbosch aux Pays-Bas en période de sécheresse.”
Développer de telles solutions ailleurs nécessite cependant du temps et des connaissances. Et ce sont précisément ces connaissances qu’Ann van Griensven espère développer grâce à la chaire AXA “Water Quality and Global Change”. “Nous manquons encore trop souvent de données. Dans de nombreuses régions du monde, la gestion de l’eau ne fait tout simplement l’objet d’aucun relevé. En améliorant la collecte de données à l’échelle mondiale par le biais d’initiatives variées, nous voulons déployer des modèles pouvant contribuer à l’élaboration de solutions à l’échelle mondiale et locale.”
Il faut bien évidemment des moyens pour cela. “Investir dans des chaires comme celle du professeur van Griensven est essentiel pour développer les connaissances utiles à la recherche de solutions”, estime Dina Iosifidis, Sustainability Manager chez AXA Belgium. “En Belgique, l’AXA Research Fund a déjà financé 24 projets de recherche pour un montant de 8,7 millions d’euros.”
AXA Hearts in Action
Chaque année, des centaines de collaborateurs d’AXA participent à des actions de nettoyage en Belgique dans le cadre du programme de bénévolat “AXA Hearts in Action”, en collaboration avec River Cleanup. Trois ans après les inondations catastrophiques qui ont touché le sud du pays, les bénévoles d’AXA retourneront dans la région en juin 2024 pour ramasser les derniers déchets. Ils se rendront également dans le coude de l’Escaut, à la côte belge, et effectueront leur première opération de nettoyage à Bruxelles. AXA Belgium prévoit la participation de quelque 2.000 bénévoles.
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