2295 jeunes, victimes d’un accident de travail grave en 2021 ! Manque d’expérience, contrats temporaires, conditions de travail changeantes… Les jeunes sont vulnérables au travail. Cet été, vous offrez aux jeunes étudiants un emploi d’animateurs de plaine de vacances ? Le code du bien-être nous oblige à réduire les risques à la source.
Un enfant d’une plaine de vacances pique une crise et, de colère, assène un coup de pied au moniteur, en plein péroné.
Au cours d’une bataille d’eau qui se transforme en poursuite sur une aire de jeux, un jeune volontaire se cogne le pied.
Journée dans un parc d’attractions pour les jeunes d’une plaine de vacances communale. Leur surveillante les accompagne sur la rivière sauvage. Le bateau entre dans un tourbillon. Elle bascule et se heurte violemment l’épaule contre l’embarcation.
Sur les plaines de vacances, les accidents sont fréquents
C’est ce que l’on observe dans une étude réalisée en avril 2024 par AXA sur son portefeuille secteur public.
En 2022, les accidents1 chez les moins de 18 ans engendrent une perte moyenne de 13 journées de travail. Il s’agit de blessures aux jambes pour 52% d’entre eux, aux mains pour 30% et aux bras pour 10%. En résultent, près d’une fois sur 2, des luxations et entorses, et dans 41% des cas, des blessures superficielles (coupures, écorchures…).
Corrélée à l’âge, l’ancienneté est un facteur déterminant. Selon, cette fois, le dossier AXA « nouveaux travailleurs »2, + d’1/4 des accidents touchent ceux qui ont moins d’1 an d’ancienneté.
Ceci souligne une fois de plus l'importance d'une politique d'accueil axée sur la sécurité, en particulier pour le jeune au travail : dans la plupart des cas, il s’agit de sa première expérience professionnelle et jusqu’alors il n’a guère été exposé à des aspects de bien-être au travail.
Cela se traduit aussi dans ces chiffres3 :
- chez les 15-18 ans, le nombre d’accidents sur 1000 travailleurs est de 81,
- chez les 30-50 ans, il est de 37, c’est moins de la moitié de chez les jeunes au travail !
Causes principales d’accident chez le jeune au travail
A présent que l’été est à notre porte, même si la définition de jeune au travail est plus large (c’est-à-dire toute personne qui démarre un job), nous nous focaliserons sur les jeunes étudiants, les jobistes.
Chez ces derniers, parmi les causes d’accidents, le manque d’expérience est une évidence :
- le jeune travailleur n’a pas encore acquis toutes les compétences voulues
- il n’a peut-être pas achevé sa formation
- faute de maturité et de connaitre les devoirs de l’employeur, il n’ose s’exprimer face au danger auquel il s’expose
- sous contrat d’intérim ou de job étudiant, il saute d’une organisation ou d’un poste à l’autre, ce qui le contraint à s’adapter sans cesse et à courir des risques, encore méconnus de lui
Mais le défaut d’accueil, d’accompagnement, de formation en est aussi une source majeure.
Le code du bien-être au travail protège aussi les jobistes
Les employeurs ne sont pas tous conscients du besoin de protection supplémentaire. Mais le législateur protège tous les jeunes au travail : une catégorie large qui recouvre les 15-18 ans ainsi que les étudiants travailleurs, les intérimaires de plus de 18 ans engagés en tant qu’étudiant, les stagiaires et les jeunes actifs sous contrat d’apprentissage.
Vous trouverez plus de détails sur les protections légales et catégories visées, dans le Livre X du code du bien-être au travail, dont le Titre 3 « Jeunes au travail » transpose en droit belge la directive européenne.
Travail dangereux interdit à tous les jeunes
En dehors des plaines de vacances et des emplois animateurs, il y a bien entendu d’autres jobs ouverts aux jeunes. Aucun d’entre eux ne devrait être exposé à un travail dangereux.
Parce que c’est la meilleure des préventions, la loi interdit le travail à risque pour tous les jeunes, c’est-à-dire, un travail :
- qu’il est objectivement incapable de comprendre et d’exécuter
- qui l’expose à des substances dangereuses : agents toxiques, procédés (rayons…)
- ou à risque d’accident élevé : machine, lieu ou conditions - froid, chaleur, bruit, vibrations
Dans l’Arrêté Royal du 22/05/2019, la liste des activités dangereuses est encore plus longue et détaillée, et pourtant non exhaustive.
Une analyse démontrera si le jeune peut travailler en toute sécurité et si l’on peut déroger à l’interdiction sous certaines conditions : par exemple, pour les stagiaires qui ont déjà été, au cours de leur formation, exposés à une série de risques liés au job et/ou au lieu du stage.
Comment accueillir un jeune
3 actions essentielles à entreprendre pour garantir le bien-être
du jeune au travail :
- optimisez l’accueil du jobiste (une obligation légale) en lui accordant un parrain ou une marraine
- préparez sa formation (job description, parrainage, infos sur les risques, contacts internes)
- organisez son 1er jour, sa 1ère semaine, ses évaluations, son pilotage…
Voici aussi quelques points qui méritent votre vigilance :
- Confiez au jeune des tâches appropriées
- Formez-le et accompagnez-le
- Sensibilisez-le aux réflexes de sécurité
- Assurez-vous que que son lieu de travail soit en ordre
- Contrôlez le port de son équipement de protection individuelle (EPI) si nécessaire
Plus d’infos auprès de votre service interne ou externe de prévention au travail
Cette année, vous engagez des jobistes pour vos plaines de jeu ou ailleurs ?
- Des conseils dans le dossier AXA du 28 avril 2024
- Les clients d’AXA disposent sur MyAXA Pro d’un carnet de sécurité, pratique pour l’accueil des jeunes, et d’une checklist pour jobistes prête à l’emploi