L’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas. Isoler vos bâtiments vous est certainement déjà apparu comme une très bonne démarche. Toutes les questions à vous poser lorsque vous procédez à une isolation thermique d’un prochain bâtiment
Quels sont les risques associés ?
Réduire vos coûts d’énergie de chauffage en cette période vous mènera peut-être à une nouvelle réflexion sur l’isolation. En fonction de la surface de vos façades, l’enjeu peut ne pas être négligeable.
Pour vous aider dans vos choix et réduire les sources d’erreurs, nous avons obtenu les conseils de Luc Mehaudens, Ingénieur Expert chez SECO, bureau de contrôle et de normalisation des risques.
Première réflexion avant de songer à isoler d’autres bâtiments existants
« L’intention d’une rénovation énergétique est souvent bonne et pourtant, sans prendre garde à la ‘physique de l’enveloppe’, nous pouvons créer plus de désordre qu’autre chose. Une analyse de risques est à mener au préalable : la peau isolante que nous disposons à l’extérieur doit être analysée sur le plan du risque d’incendie. Depuis qu’en 2017, un grave incendie a ravagé une façade de la Tour Grenfell à Londres, des règles techniques ont été édictées. Au-delà du risque incendie, la rénovation doit être conçue en pensant également à la santé de l’occupant », détaille l’expert de chez SECO.
Quels matériaux choisir, comment les mettre en œuvre, peut-on éviter les ponts thermiques, isole-t-on par l’intérieur ou l’extérieur… Si vous n’en avez pas encore réalisée, une analyse globale vous apprendra comment procéder lors de votre prochaine isolation.
Isolation par l’intérieur ou l’extérieur ?
Dans une isolation par l’intérieur, une condensation pourrait venir se coller à l’isolant neuf, endommager vos parachèvements, votre structure, voire pourrir une charpente en bois. Par ailleurs, en isolant des parties seulement, vous créez des zones froides, avec le risque que l’eau venant de l’intérieur ne fragilise l’isolation et ses performances. Le choix du type d’isolant a toute son importance au niveau du risque d’incendie, afin d’éviter l’installation d’une charge au feu supplémentaire à l’intérieur du bâtiment.
Une isolation par l’extérieur ajoute une nouvelle peau au bâtiment, d’isolant, de maçonnerie et/ou de bardage. Vous évitez les ponts thermiques et gardez à l’intérieur, donc au chaud, les maçonneries en bois et en métal qui limitent l’écart de température et ajoutent au confort. Pour un usage extérieur, le polyuréthane (performant énergétiquement sur de faibles épaisseurs) est souvent utilisé. Néanmoins ce dernier est inflammable et source de fumées toxiques.
Etanchéité à l’eau et à l’air
Des bâtiments étanches à l’air aideront à mieux gérer l’énergie. Débusquez toutes les entrées de vent s’engouffrant dans les imperfections du bâtiment, via les portes, fenêtres et murs. « L’air chaud sort : nous perdons en coût énergétique. L’air froid entre, il faut le réchauffer », pointe encore Luc Mehaudens.
De l’air sain ?
Assurez également une bonne qualité de l’air. Des normes indiquent le débit minimal de renouvellement d’air par personne présente. Si votre rénovation énergétique limite les fuites d’air, vous créez une enveloppe étanche. Sans ventilation mécanique, la qualité de l’air intérieur pourrait en pâtir si personne ne pense à ouvrir les fenêtres.
Selon l’occupation de vos bâtiments, remettez en question votre système de ventilation. Sans quoi la quantité rejetée de CO2 dans les classes de vos écoles, par exemple, risque d’engendrer des problèmes de santé et de concentration chez vos élèves ou chez vos collaborateurs et collègues.
Vous projetez de grosses rénovations énergétiques ? Informez-en aussi votre assureur. Le choix du type d’isolation peut vous aider à réduire davantage votre risque incendie.