Le statut d’indépendant séduit de plus en plus. Les principales raisons de ce succès? Liberté et adaptabilité.
Transformation digitale, travail hybride, collaboration agile, recherche de diversification et de liberté: en bouleversant le rapport au travail, ces grandes tendances ont favorisé l’émergence du “secteur indépendant”. Au point de parler aujourd’hui de “freelancisation” de l’économie. De fait, ces dernières années, le nombre de freelances a grimpé en flèche, jusqu’à représenter 20% des entrepreneurs actifs en Belgique. Notre pays compte ainsi plus de 1,2 million d’indépendants, si l’on en croit les chiffres de l’Inasti.
Avantages
Dans notre pays, les freelances sont essentiellement actifs dans le conseil, les services IT, les activités créatives et de communication ainsi que les prestations artistiques et de spectacle. Un récent rapport publié par la plateforme Malt et Boston Consulting Group indique par ailleurs que l’âge moyen des freelances en Europe est de 40 ans. Sans surprise, ils choisissent ce statut pour des raisons d’indépendance, de flexibilité d’agenda et de lieu de travail, et le pouvoir de choisir pour qui ils travaillent. Et une très grande majorité d’entre eux n’envisagent pas un retour vers le salariat.
Les deux mondes
Pour les employés tentés par cette aventure mais qui hésitent à franchir le pas, il est parfaitement possible de combiner les deux statuts. L’Inasti évalue d’ailleurs à plus de 310.000 le nombre d’indépendants en activité complémentaire en Belgique. Vous êtes employé dans le privé? Pour y ajouter un business d’indépendant, vous devrez au moins exercer votre activité salariée à mi-temps. Un fonctionnaire, lui, devra exercer la sienne au moins 8 mois ou 200 jours par an. Un enseignant aura accès au statut pour peu qu’il enseigne au moins à 3/5e temps s’il est statutaire ou à mi-temps s’il est contractuel. Votre activité indépendante pourra par ailleurs être considérée comme exercée à titre complémentaire lorsque vous n’êtes pas salarié à 50% au moins mais que vous constituez des droits à une pension de retraite ou d’invalidité, ou que vous êtes bénéficiaire d’une allocation sociale.
Formalités
Les formalités requises afin de se lancer sont identiques à celles de l’indépendant à titre principal. Il vous faudra vous inscrire à la Banque-Carrefour des entreprises (BCE) et obtenir votre numéro d’entreprise auprès du guichet d’entreprises de votre choix. Ne restera ensuite qu’à activer votre numéro de TVA. Vous devrez aussi vous affilier à une caisse d’assurances sociales pour le paiement de vos cotisations sociales: pension, indemnités en cas de maladie ou d’invalidité, etc. Affiliez-vous également à une mutualité, ou avertissez votre mutualité actuelle. Il s’agit là de vous assurer, vous et votre famille, pour les petits (consultations médicales, médicaments, etc.) et les gros risques (certaines maladies, hospitalisation, accouchement, etc.). Mais au-delà, consulter votre courtier est une bonne idée afin de compléter ces couvertures.
Étudiants et conjoints aidants aussi!
Le statut d’indépendant complémentaire peut profiter à d’autres catégories encore. En 2023, le SPF Economie dénombrait 8 636 entreprises lancées par des étudiants-indépendants. Ceux-ci profitent d’une dispense ou de réductions d’impôts et de cotisations sociales en deçà de paliers de revenus raisonnables et, à certaines conditions, conservent le droit à des allocations familiales
Marié ou cohabitant légal? Le statut de conjoint aidant vous permet d’aider votre partenaire dans son activité d’indépendant ou sa profession libérale. Soumis aux mêmes obligations que l’indépendant, vous jouirez, si vous êtes né avant 1956, des mêmes droits en matière de pension, d’allocations familiales ou encore d’incapacité de travail, de soins de santé, d’invalidité ou de maternité. Vous pourrez aussi déduire fiscalement des frais professionnels de vos revenus. Officialiser ces prestations est vraiment conseillé: cela valorise les mérites et l’apport du conjoint. Plus encore, cela offre la possibilité de se mettre en ordre sur les plans social, fiscal et assuranciel. Des conditions sont toutefois à respecter. L'aide devra être régulière et/ou se monter à au moins 90 jours par an. Et vous ne pourrez pas toucher d’autres revenus professionnels (ou très limités) ni de revenus de remplacement.